« Consommer trois ou quatre produits laitiers par jour » : telles sont les préconisations diététiques qui sévissent en France aujourd’hui. Pour quelle raison officielle ? Pour consommer du calcium et renforcer nos os, bien sûr ! Le message est rebattu par des associations comme la Société Française de Pédiatrie, ou encore le PNNS (Programme National Nutrition Santé). Et la publicité vient enfoncer le clou… (« Grâce à Machin-Chose, j’aurai des os costauds », « Les produits laitiers sont nos amis pour la vie », etc etc etc.)
Pourtant, bien que notre consommation de lait ait été multipliée par quatre en cinquante ans, le taux d’ostéoporose ne cesse d’augmenter (+5% par an). De plus, les pays grands consommateurs de produits laitiers (pays scandinaves en tête) sont ceux qui comptent le plus de problèmes d’ostéoporose en général, et de fractures du col du fémur en particulier.
A-t-on donc vraiment besoin de boire du lait ? Que se passerait-il si nous n’en buvions pas ?
Les lobbies laitiers arguent que le lait ne peut qu’être bénéfique puisque nous en consommons depuis « toujours » ou depuis « nos origines ». Il n’en n’est rien : pendant quasi 7 millions d’années, l’homme n’a pas consommé de lait animal (nous ne parlons pas du lait maternel, bien sûr) ; le lait a fait son apparition dans l’alimentation il y a 6 000 ans environ, sous forme de fromages essentiellement.
La consommation de lait est montée en puissance à partir des années 30, suite à l’amélioration des moyens de conservation et de transformation. L’industrie laitière agro-alimentaire a naturellement suivi et accompagné cet essor.
Suivant les pays, certaines mesures ont favorisé une « culture » du lait, et l’ancrage dans les mentalités du « besoin du lait ». Ainsi, en Angleterre, le « Milky Day » (littéralement, le « jour du lait ») a fait son apparition en 1934. Dans les années 30 toujours, un Office de la Propagande du Lait a vu le jour en France, et, en 1954, Pierre Mendès France a instauré le goûter de 10h dans les écoles à base d’un verre de lait agrémenté de sucre (des protéines et de l’énergie…)
L’industrie agro-alimentaire s’est emparée de ce nouvel engouement (20% de son activité est assurée aujourd’hui par les produits laitiers, et l’industrie agro-alimentaire laitière française est la deuxième au monde, derrière celle des Etats-Unis) et a assis son influence : le lait est devenu un aliment noble, essentiel, et la nécessité absolue du lait est entrée dans les discours des instances aussi bien sanitaires que publicitaires.
Consommer des produits laitiers est totalement entré dans nos mœurs : à tort ou à raison ?
Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que pour avoir de bons os, il faut boire du lait : sans lait, pas de calcium, et sans calcium, point de salut !
Face à cette affirmation, qui semble impossible à remettre en cause tant elle a été battue et rebattue, se pose un problème de taille : le fait que le lait apporte le calcium nécessaire pour la bonne croissance des os n’a jamais été prouvé. Incroyable, mais vrai.
D’une part, a été monté un premier discours : dans les os, il y a du calcium, dans le lait, il y a du calcium. Donc il faut du lait pour les os. CQFD !
Le problème est qu’aucune étude scientifique sérieuse n’a été réalisée pour étayer cette assertion : les instances médicales n’ont fait qu’interpréter des résultats, obtenus notamment aux Etats-Unis. Or le fossé séparant l’interprétation de la démonstration scientifique est large… Comme l’explique si justement Thierry Souccar, journaliste scientifique, dans une interview accordée le 6 avril 2007 sur France Inter, c’est un peu comme si l’on disait que, le cerveau nécessitant du glucose pour bien fonctionner, on n’a plus qu’à consommer beaucoup de sucreries pour devenir très intelligent ! (ô joie ô bonheur… Mais non, ce serait trop beau !)
D’autre part, les os contiennent du calcium… tout comme une centaine d’autres substances toutes aussi importantes pour la constitution des os !
Glycosaminoglycanes (nom un peu plus barbare et plus difficile à retenir, je vous l’accorde !), acide hyaluronique, eau (mais oui mais oui), hydroxyapatite, phosphates de magnésium, collagène, protéoglycanes, etc. : nul n’a jamais prouvé que les sels ou phosphates de calcium jouent un rôle plus important que les autres constituants.
Pour terminer, tout ce discours sur la nécessité du lait est basé sur le fait que le nourrisson puis l’enfant a besoin de lait maternel (idéalement jusqu’à l’âge de 3 ans). Or, avoir besoin d’un aliment pendant sa prime enfance ne signifie pas que l’on doive consommer ce même aliment toute sa vie !!! Sans compter que dans le cas du lait, il ne s’agit pas du même aliment du tout, puisque le lait maternel (idéal pour le bébé) et le lait de vache (idéal… pour le veau) n’ont pas la même constitution.
L’Université de Harvard, qui regroupe la plus grande équipe de nutritionnistes dans le monde, a mené de nombreuses études sur le lait. Il en ressort que la consommation de lait animal n’est pas garante de l’apport ni de la fixation du calcium sur les os. Au contraire, une trop grande consommation de lait animal est nocive pour les os à long terme.
Effectivement, une trop grande consommation de calcium surstimule la production et l’activité d’une catégorie de constituants des os : les ostéoblastes (qui permettent la fabrication des os). Nous ne possédons pas d’ostéoblastes en quantités illimitées : en en surconsommant tôt dans la vie, il n’en reste plus suffisamment au moment de la vieillesse, d’où une fragilisation du système osseux.
D’autre part, lorsque notre corps est en acidité (ce qui le cas pour grande nombre d’entre nous), consommer des produits laitiers en grande quantité ne sert à rien puisque nous ne pourrons pas fixer le calcium : il faut d’abord parvenir à un bon équilibre acido-basique (voir plus loin).
Enfin, contrairement aux idées reçues, le lait de vache n’apporte pas de calcium disponible. Faisons le point sur cet aliment en particulier…
Le lait de vache est sans le moindre doute un bon nutriment… pour le veau. Et ce pour plusieurs raisons, qui font que ce lait ne convient pas au nourrisson ou plus globalement à l’homme :
- le lait de vache contient des hormones spécifiques aux bovins. Ce sont notamment des hormones de croissance. Hors les hormones jouent un rôle essentiel au sein de l’organisme, un rôle de messager. Ne pas bénéficier des justes informations véhiculées par les hormones nous prédispose à de nombreux troubles (endocriniens pour commencer).
- le lait de vache contient des protéines spécifiques aux bovins, qui vont leur permettre de fixer le calcium sur les os (la vitamine D n’est pas la seule à jouer ce rôle). Or nos propres protéines sont différentes : le lait de vache ne peut favoriser notre production d’osséine, dont nous avons besoin pour retenir le calcium.
- les enzymes et lieux de digestion du lait sont adaptés à chacun : le veau digère son lait et les protéines du lait (qui sont dans ce cas de trop grosses molécules pour nous) d’une façon bien précise (au niveau d’un organe digestif nommé la caillette et qui permet la digestion du lait de vache), alors que le bébé va utiliser la présure sécrétée par son estomac pour digérer le lait maternel… présure totalement inopérante pour le lait de vache (et cela reste de mise à l’âge adulte ! Afin d’éviter tout malentendu, précisons que nous ne disposons pas de cet organe qu’est la caillette). Il en résulte une mauvaise digestion, avec les multiples troubles que cela entraîne (vous voulez savoir lesquels ? Cela vient tout de suite !)
- le lait de vache contient trop de phosphore par rapport au calcium (contrairement au lait maternel) : une fois ingéré, ce lait doit être « rééquilibré » par l’organisme, qui va récupérer du calcium là où il se trouve en plus grande quantité : dans nos os ! Il s’agit concrètement d’une cause de déminéralisation.
- le lait de vache contient beaucoup trop d’acides gras saturés par rapport au lait maternel. Ces acides gras à grosses molécules (encore !) vont fatiguer à l’excès le foie, la vésicule biliaire, ne seront donc pas correctement assimilés : au lieu de nourrir notre système nerveux, ces molécules vont provoquer des réactions inflammatoires.
- Les quelques enzymes ou vitamines qui pourraient nous être utiles sont complètement ou partiellement détruites par les modes de transformation et conservation du lait.
- et l’on pourrait encore parler des antibiotiques donnés aux vaches et retrouvés dans le lait, d’additifs nécessaires à l’élaboration de certains produits laitiers nocifs pour notre organisme, des intolérances au lactose, etc.
L’ensemble des éléments précités illustre le fait que :
- le lait de vache ne va absolument pas renforcer nos os puisqu’il favorise au contraire une déminéralisation et de ce fait une acidification de notre organisme
- des problèmes de métabolisme sont notamment générés par la mauvaise information hormonale induite par la prise de lait de vache (problème d’autant plus aigu que ce lait est consommé par de jeunes enfants en lieu et place du lait maternel).
- la constitution même du lait entraîne des désordres digestifs qui vont générer tout un processus inflammatoire (les maladies en « ite » comme les colites, gastrites, arthrites, cystites, sinusites, etc., qui avec le temps évolueront en maladies en « ose » comme l’arthrose, l’artériosclérose, etc.), mais aussi l’apparition de kystes, de polypes, de calculs, et autres
- de par son inadéquation au corps humain, le lait fait partie de ce que l’on appelle les aliments « pro-allergisants » : sa consommation va d’une part favoriser l’émergence d’allergies (car la structure lipidique du lait de vache favorise la formation de prostaglandines), se caractérisant par des allergies directes ou des symptômes allergiques (eczéma, asthme, troubles cutanés, etc.)
Les laits de brebis et de chèvre ne sont pas non plus les plus adaptés à l’homme.
Le rapport phosphore/calcium est toutefois moins déséquilibré, ce qui n’entraîne pas les problèmes d’acidité du lait de vache.
Les molécules lipidiques (c’est-à-dire les molécules qui constituent les graisses) sont moins riches en acides gras saturés (d’où moins de conséquences au niveau pathologique) et moins grandes que celles du lait de vache, d’où une meilleure digestibilité. Sur ce point, il en est de même avec les protéines.
Les laits de chèvre ou de brebis demeurent problématiques lorsque ces laits sont préconisés aux personnes intolérantes au lait de vache : effectivement, l’intolérance peut concerner la protéine du lait, la caséine. Celle-ci se retrouve dans les laits de chèvre (en moindre quantité) et dans les laits de brebis (en plus grande quantité). Et détecter ce type d’intolérance est difficile.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à l’article sur l’intolérance augluten, les deux mécanismes (intolérance au gluten et intolérance à la caséine) étant les mêmes.
Globalement, les laitages de chèvre sont plus digestes que ceux de brebis.
Ce lait est très proche du lait maternel. Il peut être avantageusement préconisé en substitution du lait maternel, si pour une raison ou une autre la maman ne peut allaiter. Il est toutefois dommage que son prix soit si élevé (8 euros le litre de lait en moyenne).
Ce lait a toutefois subi des transformations pour être vendu (ne serait-ce que le chauffage), et a donc perdu nombre de qualités nutritives au passage.
Consommer du calcium en grande quantité ne sert à rien : le plus important pour le fixer est d’avoir un bon équilibre acido-basique.
Un bon équilibre acido-basique signifie surtout à l’heure actuelle ne pas être en hyperacidité. Comment y parvient-on? Avant tout en consommant des fruits et légumes en quantité suffisante.
!!! Pour simplifier :
Certains aliments sont plus alcalinisants que d’autres : l’amande (mais pas les autres fruits secs), la châtaigne (plus facile à consommer sous forme de flocons), les bananes, les pommes de terres cuites dans leur peau à la vapeur ou à l’eau notamment.
A contrario, d’autres aliments sont extrêmement acidifiants : le café, le sucre, la rhubarbe, les agrumes (sauf le citron, qui peut être soit alcalinisant soit acidifiant), les abricots secs par exemple
Globalement, contrairement à une idée reçue, nous ne manquons pas de calcium en nous nourrissant de façon équilibrée, avec des fruits chaque jour (en dehors des repas), et des légumes à chaque repas.
Toutefois, si cela peut rassurer, certains aliments sont riches en calcium biodisponible (c’est-à-dire immédiatement profitables à notre corps) : c’est le cas des algues (mais attention à ne pas faire de surconsommation - l’excès d’iode n’est pas bon non plus !), des amandes, du sésame, du persil, ou même des sardines en boîte qui proportionnellement contiennent plus de calcium que le lait de vache !
Dans le cadre des pathologies précédemment citées, ou en cas d’intolérances, la réponse est bien sûr oui.
Dans le cas contraire, il est vrai que nous sommes dans un pays où les laitages tiennent une part importante dans notre alimentation : en consommer un de temps en temps, pourquoi pas… Mais dans ce cas, autant favoriser les laitages de chèvre. Et si l’on peut s’en passer, tant mieux.
Si les laitages tiennent une part importante dans notre consommation, il est possible de les remplacer par des « laitages » végétaux : boissons à base de riz, d’amande, de noisette, de soja (à limiter), d’avoine, d’épeautre, de millet ... etc.
Il est aussi possible de consommer des yaourts de soja (avec modération), des yaourts de riz (faciles à fabriquer soi-même) ou des pâtes à tartiner façon fromage à tartiner (à partir de soja).
L’idéal pour les nourrissons est d’être allaité.
Le problème du lait maternisé est qu’il reste élaboré à partir du lait de vache, avec le matériel génétique et les perturbations endocriniennes que cela implique.
Lorsque l’allaitement n’est pas possible, ou lorsque le sevrage arrive avant les trois ans de l’enfant, l’idéal est de passer par des laits végétaux maternisés, que proposent certaines marques dans les magasins bio.
Les produits laitiers de vache et les produits laitiers en général (de chèvre et de brebis) ne sont pas nos amis pour la vie : loin s’en faut.
En France, cette idée est mal acceptée car elle va à contrecourant de notre culture alimentaire, et même dirais-je de notre culture tout court : ne sommes-nous pas « le pays du fromage » ?
L’idée que les produits laitiers sont essentiels à notre santé est profondément ancrée dans nos croyances : une personne ne consommant pas ces aliments passe souvent pour un original, ou un irresponsable.
Pourtant, dans bien des pathologies, le fait d’enlever les produits laitiers (en accompagnant ce rééquilibrage d’un nettoyage du corps, en assurant l’intégrité de la muqueuse intestinale et la réinoculation de la flore) donne des résultats spectaculaires.
Heureusement, aujourd’hui, certains médecins dénoncent cette propagande laitière et font entendre leur voix : de ce fait, l’idée que les produits laitiers puissent être néfastes est prise au sérieux et fait son chemin.
Alors… un bol de « lait » de riz demain matin ?
Cet article est également présenté sur mon blog, naturonice.over-blog.com
Sources principales :
10 COMMENTAIRES POUR "LES PRODUITS LAITIERS NE SONT PAS NOS AMIS POUR LA VIE"
Une réponse soulevant souvent de nouvelles questions : pourquoi limiter aussi la consommation de Soja ?
Bonjour :
le soja contient des phyto-oestrogènes, au sujet duquel il existe de nombreuses controverses : pour les uns, ces phyto-oestrogènes ne posent aucun problème car ils sont en quantité bien moindre que dans notre organisme ; pour d'autres, leur présence suffit à modifier notre équilibre hormonal. Pour l'instant, nous ne disposons pas d'études scientifiques sérieuses à ce sujet.
La mode du soja est apparue en référence à l'importance de cet aliment dans les cuisines asiatiques, et de leur état de santé en général (avec toujours le Japon en ligne de mire...)
Or la consommation de soja dans les pays asiatiques est très différente de la notre dans la mesure où, dans ces pays, le soja est avant tout consommé sous forme fermentée (tamari, shôyu, tempeh, miso, natto, tofu fermenté) et non sous sa forme brute. Cela garantit d'une part une absence d'activité oestrogénique, et, d'autre part, une quantité d'isoflavones bien plus importantes (une fois de plus, nous avons fait un sacré raccourci !)
C'est pourquoi il vaut mieux limiter ses consommations de lait de soja ou de yaourt au soja, et la prudence est de mise avec les enfants, quant cette question hormonale.
Cordialement,
Pardon, je précise : les phyto-oestrogènes sont en quantité bien moindre que celle de nos oestrogènes (et donc avec une activité moindre).
C'est mieux comme ça !
Ça c'est de la réponse, merci !
Je vous en prie !
UNIVADIS Destiné aux professionnels de santé alerte sur "Les dangers de l’utilisation de boissons autres que le lait maternel ou ses substituts chez des nourrissons"
L'offre en boissons végétales, parfois présentées comme des laits végétaux, s'est beaucoup développée ces dernières années en France. Les consommateurs s'orientent vers ce type de produits pour des raisons variées : allergies ou intolérance alimentaire, goût, croyances ou choix culturel (végétarisme, )… Or, plusieurs accidents graves sont survenus chez de jeunes enfants alimentés partiellement ou totalement par ce type de boissons. L'ANSE (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a ainsi diligenté une expertise sur les risques liés à l'utilisation de boissons autres que le lait maternel et les substituts du lait maternel dans l'alimentation des nourrissons de moins d'un an. Les conclusions ont été rendues dans un avis le 13 février 2013 (1).
Quels sont les boissons et les laits en ligne de mire ?
Les produits concernés par l'expertise de l'ANSE sont les boissons végétales et les laits d'origine non bovine.
Deux cent onze boissons de ce type ont été répertoriées sur le marché français en 2011. Les boissons végétales sont à base de légumineuses (soja), d'oléagineux (amande, noisette, noix, sésame, noix de coco), de céréales (riz, avoine, épeautre, blé, kamut, orge, millet, sarrasin) et de chénopodiacées (quinoa, amaranthe). La majorité d'entre elles sont à base de riz/noix/céréales (n = 119) ou de soja (n = 92) et certaines sont enrichies en nutriments (calcium, acides gras..), en matière sucrantes (sucre de canne, maltodextrines…) ou en arômes.
L'offre en laits non bovin est moins fournie. Cinq types de laits non bovins ont été identifiés par l'ANSE : un lait de chèvre liquide, et 4 laits en poudre (chèvre, brebis, jument, ânesse).
Des produits non adaptés à l'enfant de moins de un an.
Aucune de ces boissons ne porte la dénomination de « préparations pour nourrissons » et « préparations de suite » et n'a donc à respecter les impératifs de composition nutritionnelle pour répondre aux besoins spécifiques du nourrisson fixés dans l'arrêté du 11 avril 2008.
Parmi les 211 produits recensés, 75 comportant un étiquetage nutritionnel plus ou moins détaillé, ont été analysés. Il en ressort que dans plus de deux tiers des cas les apports énergétiques et lipidiques sont inférieurs au seuil minimum de la réglementation encadrant l'alimentation infantile et que les apports protéiques et sodés sont inadaptés (trop élevés ou trop faibles).
Quant aux teneurs en calcium (lorsqu'elles figurent sur l'étiquetage), elles sont systématiquement supérieures aux valeurs seuils, sans précision sur le rapport Ca/P.
En ce qui concerne la composition nutritionnelle des laits non bovins, certains de ces laits présentent une teneur en protéines 3 à 5 fois supérieure à celle du lait maternel et 2 à 3 fois supérieure à la limite autorisée. La composition en micronutriments de ces boissons s'avère également dans certains cas inadaptée (par exemple, les teneurs en folates et en vitamine B12 du lait de chèvre sont trop faibles).
Au total, ces boissons n'ont pas été formulées pour l'enfant de moins de un an et elles ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins des nourrissons.
Des étiquetages trompeurs
Par ailleurs, les étiquetages de ces boissons peuvent induire les parents en erreur car ils comportent, dans la majorité des cas, des allégations nutritionnelles (enrichi en calcium, riche en vitamine B…) ou de santé (liées notamment à la croissance ou à la fonction osseuse). Une possibilité d'utilisation chez les jeunes enfants est également parfois suggérée (dans l'étiquetage, les recommandations d'emploi ou les illustrations).
Quelles conséquences ?
Plusieurs publications ont montré les conséquences délétères d'une alimentation partielle ou exclusive par des boissons végétales ou des laits d'origine non bovine.
Au cours des premiers mois de vie, l'alimentation exclusive par une boisson végétale peut entraîner en quelques semaines un état de malnutrition protéino-énergétique sévère de type Kwashiorkor, ou un marasme, pouvant conduire à des complications infectieuses et au décès. Des états de déshydratation avec alcalose métabolique, hypochlorémie et hypokaliémie ont été aussi décrits. En cas d'utilisation partielle de ces boissons, un ralentissement de la croissance, une carence en fer, en calcium, ou en vitamines, ont été rapportés.
Plus précisément, deux publications récentes font état de 13 cas de complications graves chez des nourrissons ayant reçu une alimentation exclusive par boisson végétale (pour 12 d'entre eux) depuis 1 à 3 mois.
Les symptômes d'appel étaient un arrêt de la croissance pondérale par carence d'apport protéino-énergétique (n = 5), une dénutrition protéino-énergétique majeure avec œdèmes et hypoalbuminémie profonde (n = 4), un état de mal convulsif lié à une hypocalcémie (n = 1) ou à une acidose hyponatrémique entrainant le décès de l'enfant (n = 1), une détresse respiratoire liée à une alcalose métabolique (n = 1) et une anémie carentielle mixte (n = 1) (fer et vitamine B12). Etaient également observées une anémie ferriprive sévère (n = 5), une hypovitaminose D (n = 1) et une hyponatrémie majeure (n = 1).
La consommation exclusive de laits non bovins comme le lait de chèvre peut être responsable d'anémies sévères. Mais surtout en raison d'une similarité des épitopes de nombreux laits de mammifères, les allergies aux protéines du lait d'origine animale ne sont pas rares. Selon le réseau d'allergo-vigilance, les laits de vache, de brebis, et de chèvre, sont en troisième position des allergènes alimentaires responsables d'urgences allergiques (représentant 10 % des cas recensés).
Pour conclure
Selon l'ANSE, il est ainsi nécessaire que les parents soient informés que le remplacement partiel ou total du lait maternel ou des laits infantiles 1er et 2ème âge par des boissons végétales ou des laits d'origine non bovine peut être à l'origine d'insuffisances d'apports, de carences et de graves accidents chez le nourrisson de moins de 1 an. Le risque est d'autant plus élevé que l'enfant est plus jeune, la consommation prolongée ou prépondérante. L'ANSE rappelle que le lait maternel est l'aliment de référence du nourrisson. En dehors de l'allaitement, ou en complément, seules les « préparations pour nourrissons » et « préparations de suite » (lait premier âge et deuxième âge), permettent de couvrir ses besoins.
Bonjour :
l'ANSES préconise l'allaitement maternel, ce qui est on ne peut plus normal.
Par la suite, l'ANSES préconise des laitages maternisés à base de laitages bovins, mais omet de souligner les inconvénients qui y sont liés.
Comme je le soulignais, la "culture du lait" est totalementvalidée par les services sanitaires, en dehors de toute étude scientifique rigoureuse.
Le fait que les molécules des protéines et des lipides de vache ne peuvent être correctement digérés par les nourrissons est-il précisé ? Pas à ma connaissance...
Ces éléments sont très bien soulignés dans le livre de Thierry Souccar, "Lait, mensonge et propagande".
Je me demande sur quels éléments l'ANSES prévient des méfaits des "laitages" végétaux : à partir d'études scientifiques aussi rigoureuses que celles qui préconisent trois ou quatre produits laitiers par jour ?...
Bonjour,
pourriez-vous me donner les références de l'article de l'Université de Harvard cité dans votre post svp ?
Un grand merci par avance !!
Bonjour :
j'avais trouvé les références à propos de Harvard directement sur l'interview de Thierry Souccar dont je parlais (sans détails précis).
Si vous avez besoin de trouver plus de précision, vous pouvez consulter le site du département de nutrition de Harvard : http://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/
Mais ce sera en anglais !
Il existe peut-être des versions françaises ou des impressions en français, mais je ne les connais pas.
Le site de Harvard est en tous les cas très intéressant !
Bonne lecture !
MERCI d'avoir répondu si vite !!
Je suis très contente de votre réponse, j'ai besoin de "scientifique" pour désincruster le fromage de ma vie, et je vais pouvoir le trouver !
A moi Harvard :))
Vu sur : http://www.vulgaris-medical.com/blog-sante/et-si-parlait-naturopathie/les-produits-laitiers-ne-sont-pas-nos-amis-pour-la-vie