Harcèlement scolaire entre élèves

Plaidoirie de Camille Valente, lycée Victor Hugo, Concours de Plaidoiries Lycéennes du mémorial de Caen - sujet : Le harcèlement scolaire

Association Maman je ne veux plus aller à l'école

http://mamanjeneveuxplusalleralecole.org/association/

 

Donner une voix à un combat qui n'en a pas!

 

« Il faut arrêter de se taire »

 

Ouest France, le 25 Janvier 2012, Sébastien BRÊTEAU.

« Casser la chape de plomb qui pèse sur les cours d’école. Parler, alerter ! Camille Valente, 16 ans, en Terminale littéraire au lycée Victor-Hugo, à Caen, n’a pas attendu que le ministère de l’Éducation se penche sur la question du harcèlement chez les jeunes pour tirer la sonnette d’alarme. 

« J’ai entendu parler de cette campagne à la radio, ce matin, avant d’aller en cours. C’est une bonne nouvelle. »

 

Début décembre, Camille a remporté un concours de plaidoiries, au Mémorial de Caen, sur le thème « Maman, je ne veux plus aller à l’école ». Touchée par le phénomène dans son entourage proche, la jeune fille veut libérer la parole et toucher le monde des adultes.

 

« Pas des histoires de gamins »

Sa plaidoirie, Camille la lance par deux exemples chocs : « Parce quil est bègue et moqué dans son école, un ado finit par se pendre. Épuisée par le harcèlement dune "bande" sur Facebook, une jeune fille se jette par la fenêtre. »

 

En deux phrases, la gravité du problème est posée. Oui, dans les cours d’école, sur les terrains de sports et sur Internet, la moquerie et les brimades peuvent mener à l’isolement, au décrochage scolaire, à la dépression. Elles peuvent tuer aussi.

 

Que faire ?

Pour la lycéenne, « il faut arrêter de se taire » et convaincre les parents, les profs « que ce ne sont pas que des histoires entre gamins », leur ouvrir les yeux et susciter des réactions « car les jeunes seuls ne peuvent pas y arriver ».

 

Depuis sa plaidoirie, Camille a continué à s’intéresser au sujet, à recueillir de nouveaux témoignages.

Des lycées et des collèges de la région caennaise l’ont sollicitée « pour venir en parler ». 

Si elle a rencontré des lycéens plus réservés, elle se souvient « de collégiens de classes de 5e très touchés par la question lors de la discussion qui a suivi. Ils se demandaient quoi faire, à qui en parler ».

 

Elle, l’adolescente à peine plus âgée qu’eux, pose des mots sur des situations connues de tous. Et si la parole, sans être le seul, était le premier des remèdes ? Camille en est convaincue. Vendredi, elle va à nouveau plaider au Mémorial de Caen, dans un concours national. Une fois de plus, elle criera sa colère contre le silence. Un silence qui commence à se fissurer. »

 

Sébastien BRÊTEAU.

 

 

 

Shane Koyczan dépeint d’une façon très poétique et très poignante la souffrance éprouvée par les victimes de harcèlement scolaire

Traduction du texte de la vidéo ci-dessus

 

Quand j’étais petit,
Je croyais que les côtes de porc et les coups de karaté
Étaient la même chose.
Je pensais que les deux voulaient dire « 
côtes de porc ».
Et comme ma grand-mère trouvait ça mignon,
Et parce que j’adorais ça,
Elle me laissait continuer à dire ça.
Pas de quoi en faire tout un fromage.

Un jour,
Avant que je ne réalise que les enfants gros ne sont pas faits pour grimper aux arbres,
Je suis tombé d’un arbre
Et j’ai récolté des bleus sur le côté droit de mon corps.
Je ne voulais pas le dire à ma grand-mère
Parce que j’avais peur d’avoir des ennuis pour avoir joué à un endroit interdit.

Quelques jours plus tard, le prof de sport a remarqué les bleus
Et m’a envoyé chez le principal.
De là, j’ai été mis dans une autre petite pièce
Avec une dame très gentille
Qui m’a posé toutes sortes de questions
Sur ma vie à la maison.
Je ne voyais pas pourquoi je mentirais.
À mon niveau, ma vie était plutôt bonne.
Je lui ai dit « Quand je suis triste,
Ma grand-mère me donne des coups de karaté
 ».
Ça a donné lieu à une enquête à grande échelle,
Et j’ai été retiré de chez moi pour trois jours
Jusqu’à ce qu’ils se décident enfin à me demander d’où venaient mes bleus.
Cette stupide petite histoire s’est rapidement répandue à travers l’école
Et j’ai gagné mon premier surnom :
« 
Côte de porc ».

Je ne suis pas le seul gamin
À avoir grandi de cette façon.
Entouré de gens qui répétaient
Cette comptine à propos des bâtons et des pierres*.
Comme si les fractures
Étaient plus douloureuses que ces surnoms qu’on nous donnait
– Et on nous les a tous donnés.
Alors nous avons grandi en pensant que personne
Ne tomberait jamais amoureux de nous.
Que nous serions solitaires pour toujours.
Que nous ne rencontrions jamais quelqu’un
Qui nous donnerait l’impression que le soleil
Est quelque chose qu’il a construit pour nous
Dans sa cabane à outils.
Alors nos cœurs brisés nous donnaient le blues
Et nous essayions de nous vider
Pour ne plus rien sentir.
Ne me dites pas que c’est moins douloureux qu’une fracture.
Qu’une vie introvertie
Est quelque chose que les chirurgiens peuvent retirer.
Que ça ne peut pas empirer
– Ça empire.

 En référence à la comptine « Sticks and stones can break my bones / But names will never hurt me »

 

Elle avait huit ans…
Notre premier jour de CE2.
Quand on l’a traitée de « moche ».
Nous avons tous les deux été placés au fond de la classe
Pour ne plus être bombardés de boulettes de papier.
Mais les couloirs de l’école étaient un champ de bataille
Et nous étions en sous-nombre, un jour misérable après l’autre.
Nous restions à l’intérieur pendant la récré
Parce que dehors, c’était pire.
Dehors, nous avions à courir,
Ou apprendre à rester immobiles comme des statues,
Ne donnant aucun signe de notre présence.
En CM2, ils ont scotché un mot sur son bureau qui disait « 
Attention au chien ».

À ce jour,
Malgré un mari aimant,
Elle ne se trouve pas belle
À cause d’une tache de naissance
Qui couvre un peu moins de la moitié de son visage.
Les gosses disaient qu’elle ressemblait à une réponse fausse
Que quelqu’un aurait essayé d’effacer
Sans y arriver totalement.
Et ils ne comprendront jamais
Qu’elle élève deux enfants
Pour qui la définition de la beauté
Commence avec le mot « 
Maman ».
Parce qu’ils voient son coeur
Avant de voir sa peau.
Ils voient qu’elle a toujours été formidable.

Il,
Était une branche brisée
Greffée sur un arbre généalogique différent.
Adopté.
Mais pas parce que ses parents avaient choisi un autre destin.
Il avait trois ans quand il est devenu un cocktail :
Un tiers d’abandon,
Deux tiers de tragédie.
Il a commencé une thérapie en quatrième.
Il avait une personnalité faite de tests et de pilules,
Vivait les ascensions comme des montagnes,
Et les descentes comme des falaises.
Quatre ou cinq tentatives de suicide,
Un tsunami d’antidépresseurs,
Et une adolescence à se faire surnommer « Popper »*.
1% à cause des pilules,
99% à cause de la cruauté.
Il a tenté de se suicider en seconde
Quand un gosse qui pouvait encore rentrer chez papa-maman
A eu l’audace de lui dire « Passe à autre chose ». Comme si la dépression
Était quelque chose qu’on peut soigner
Avec un kit de premiers secours.
En référence aux drogues appelées « poppers »

À ce jour,
Il est une pile de TNT allumée aux deux extrémités,
Et pourrait vous décrire en détail la façon dont le ciel se courbe
Juste avant sa chute,
Et malgré une armée d’amis
Qui le considèrent comme une inspiration,
Il reste un sujet de conversation entre des gens
Qui ne peuvent pas comprendre
Que parfois, se passer de drogues
A moins à voir avec l’addiction
Qu’avec la santé mentale.

Nous ne sommes pas les seuls à avoir grandi de cette façon.
À ce jour,
Les gamins ont toujours des surnoms.
Les grands classiques étaient
« 
Hey, débile ».
«
 Hey, taré ».
On dirait que chaque école a un arsenal de surnoms
Mis à jour chaque année,
Et si un gosse lâche prise à l’école,
Et que personne ne veut l’entendre,
Est-ce qu’il émet le moindre bruit ?
Est-il simplement le bruit de fond
D’une chanson passée en boucle,
Quand les gens disent des trucs comme
« 
Les enfants peuvent être cruels » ?
Chaque école était un cirque sous chapiteau,
Et les rois de la jungle étaient les acrobates, les dresseurs de lions,
Les clowns, les forains.
Tout ça, c’était à des années-lumières de nous.
Nous étions les 
freaks.
Les gamins à pinces de homard et les femmes à barbes.
Des bizarreries
Jonglant avec la dépression et la solitude, jouant au solitaire, au jeu de la bouteille,
Essayant d’embrasser les parties blessées de nos êtres et de guérir.
Mais la nuit,
Pendant que les autres dormaient,
Nous marchions encore sur la corde raide.
C’était un entraînement,
Et oui,
Certains sont tombés.

Mais je veux leur dire
Que tout ça, ce ne sont que des débris,
Des restes de la fois où nous avons finalement décidé de détruire
Tout ce que nous croyions être.
Et si vous ne pouvez rien voir de beau en vous,
Trouvez un meilleur miroir.
Regardez d’un peu plus près.
Un peu plus longtemps.
Parce qu’il y a quelque chose en vous
Qui vous a poussé à continuer
Malgré tous ces gens qui vous disaient d’abandonner.
Vous avez mis un plâtre autour de votre coeur brisé
Et l’avez signé vous-même ;
Vous avez signé « 
Ils avaient tort ».
Parce que vous n’apparteniez peut-être pas à un groupe ou une bande.
Peut-être qu’ils décidaient de vous choisir en dernier pour le basket 
ou autre.
Peut-être que vous veniez en exposé avec des bleus et des dents cassés,
Mais sans jamais les exposer,
Car comment garder les pieds sur terre
Quand tous ceux qui vous entourent veulent vous y enterrer ?
Vous devez CROIRE qu’ils avaient tort.

Ils ont forcément tort.
Pourquoi serions-nous encore là, sinon ?
Nous avons grandi en apprenant à soutenir les autres,
Car nous nous reconnaissions à travers eux.
Nous avons poussé à partir d’une racine : la certitude
Que nous n’étions pas ce qu’ils disaient.
Nous ne sommes pas des voitures abandonnées, empilées, vides,
Sur une autoroute.
Et si nous le sommes, d’une certaine façon,
Ne vous inquiétez pas.
Il nous suffit de marcher pour trouver de l’essence.
Nous sommes les membres honoraires de la classe
« On l’a fait ».
Pas les échos estompés de voix criant
« L
es surnoms ne me blesseront jamais ».
Bien sûr
Qu’ils nous blessaient.
Mais nos vies
Continueront à être
Un spectacle d’équilibriste,
Qui a moins de liens avec la souffrance,
Et plus avec la Beauté.

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