Texte de G. M. Gala - © 1999-2007 [reproduction
interdite]
NOTES HISTORIQUES et ETNOGRAPHIQUES
La tarentelle regroupe une vaste famille de danses traditionnelles des régions de l’Italie méridionale (Pouilles, Campanie,
Basilicate, Calabre, Sicile, Molise).
Seules quelques zones conservent encore aujourd’hui une tradition vivante, assidue et authentique de la danse ; en effet, un processus de profonde transformation
des formes choréiques traditionnelles est en cours et est dû non seulement à la disparition du besoin de s’exprimer par le langage du corps provenant des
générations précédentes mais aussi aux changements radicaux des modèles de vie dans les communautés actuelles. La grande partie des répertoires consiste en des
danses en couple (et non nécessairement homme/femme) ; il existe des formes à quatre, en cercle ou en procession. Les formes à un danseur/danseuse sont plus rares.
Il y a des endroits où les danseurs, appelés communément au sud de l’Italie, " ballatori ", jouent des " castagnoles " (castagnettes ou " castagnelles "). Il
existe aussi des sous-groupes stylistiques qui ont une propre appellation (pizzica pizzica, ballé ncopp’o tammurrè, zumpareddu, pastorale, " trescone ",
viddhaneddha, ballarella, zumparella etc.), tout comme il existe une grande variété de répertoires musicaux (en 2/4, 6/8, 4/4, 12/8 etc.) et d’instruments (chant,
tambour, musette, " ciaramella ", orgue de Barbarie, accordéon, , " guitarra battente ", violon, mandoline, flûte – fraulo e friscalettu – double flûte, trompette
tsiganes ou " marranzanu ", clarinette , tambour à friction etc.).
" Il n’y a plus aucun doute : le terme " tarentelle " est le diminutif, avec suffixe en " elle " (très diffus dans le sud de l’Italie) de " tarente " ; racine qui,
dans presque tous les dialectes méridionaux signifie " tarentule " (lat. lycosa tarentule). Par conséquent, le nom de cette danse conduit directement au rituel des
thérapies choréo-musicales du " tarentisme ". La tarentelle est depuis ses origines une danse à caractère symptômatologique, thérapeutique et extatique. L’exposé
sur l’origine toponymique du latin tarentule donné au type particulier d’araignée retenu fréquent surtout sur le territoire autour de ville de la Magna Greca
ionique - Tarentum – Tarente qui correspond aujourd’hui aux Pouilles centre-méridionales, est difficile à confirmer sur le plan statistique dans l’antiquité, mais
l’étroite proximité entre les termes " Tarentum " et tarentule semble le confirmer. Le " tarentulisme " et le " tarentisme ", comme phénomène mythique et
magico-culturel de cure ou de vénération de la morsure (" pizzico ") d’un animal, trouve aussi de fortes analogies dans d’autres régions de la méditerranée.
Une analyse en profondeur des répertoires des danses traditionnelles permet de dire que le lieu commun qui voit la danse ethnique italienne (et en particulier
méridionale) comme une danse érotique et de séduction exécutée en couple, s’évanouit d’un coup ou est fortement remis en cause.
La tarentelle porte en elle une caractéristique diffuse dérivant d’une interprétation d’origine touristique : la danse en couple – précise De Simone (Chants et
traditions populaires en Campanie, Lato Side, 1979) - ne doit absolument pas être associée à la danse conventionnelle d’amour entre un homme et une femme. De
telles danses appartiennent au folklore de mauvaise qualité et n’expriment pas le sens culturel d’une danse traditionnelle. Réduire la danse populaire en couple –
forme beaucoup plus diffuse dans toute l’Italie – à un simple jeu de conquête, d’amour, dispute, jalousie, vengeance, et autres aspects de la littérature rose
prive la danse des autres dimensions et de la complexité sémantique dont elle vit. Ceci n’enlève rien au fait que l’aspect érotique est une des fonctions de la
danse en général mais vu dans un horizon anthropologique plus vaste.
Dans toutes les formes en couple de la tarentelle méridionale, à coté des thèmes érotiques d’initiation-persuasion-possession-fertilité (en particulier dans le cas
de la danse exécutée en couple mixte) il existe des formes par lesquelles la ritualité hiératique détachée d’exécution (on pense à la tarentelle entre deux femmes)
donne à la danse d’autres connotations symboliques que l’on peut lire en clés d’interprétation différentes.
Les premières sources qui parlent de Tarentelle remontent, selon les connaissances actuelles, au XVII è siècle et sont des sources musicales liées à la cure de la
morsure de la tarentelle ; bien plus antique sont les transactions médicales sur le phénomène épidémique et thérapeutique. Mais pour remonter aux citations de la
danse reconnue avec le nom de tarentelle (et que l’on peut rapprocher des formes semblables aux actuelles), il faut se projeter plus en avant au XVIII è
siècle.
Pour une série de causes, aucune autre expression culturelle ne peut être adoptée comme meilleure et plus profond emblème de tout le sud…
[extrait de Gala G.M., La tarentelle des bergers, Florence, Ed. Taranta, 1999]
LA NOUVELLE MODE DE LA TARENTELLE
La fuite vers l’ethnique comme rite de purification de masse
Dans les dernières années on assiste dans le sud de la part des jeunes des villes (Naples, Bari, Foggia, Brindisi, Benevento etc.)
à une redécouverte enthousiaste de la valeur des danses traditionnelles, mais en l’absence d’experts, d’études scientifiques spécifiques et de documents visuels,
les processus de récupération tendent à prendre soit le chemin spectaculaire du folklore qui dénature et qui sort du contexte l’événement danse soit celui du "
folk revival " de la jeunesse des villes qui vide la danse de ses propres fonctions et y ajoute de nouvelles formes et finalités qui se rapprochent des
rassemblements contemporains des concerts rock ou discothèques. Et voici une bibliographie essentielle pour étudier le tarentelle sous entendue aussi bien comme
danse thérapeutique que , plus communément, comme danse ludique, rituelle et religieuse. La fascination de la tarentelle (pizzica, tammuriata, tarentelle
calabraise, etc.) se répand en tache d’huile et devient une emblème sociale et idéologique d’alternative culturelle à la globalisation. En été et pendant les jours
de fêtes traditionnelles, on assiste à de véritables pèlerinages laïques de jeunes qui, des villes du sud et de nombreuses régions du nord, se rendent au sud pour
s’immerger dans de véritables tarentelles de masse comme dans une sorte de danse mania médiévale. De cette façon, pour de nombreux jeunes, plein d’enthousiasme et
d’envie de connaître les danses et traditions méridionales, et qui ont pour modèles leurs contemporains, les nouvelles danses se propagent avec la fausse prise de
conscience d’être les vraies " formes antiques ".
L’aspect plus contradictoire du phénomène est celui de justifier les réinventions de nouvelles danses en créant autour d’elles une aura empreinte de " classicisme
" (dyonysisme, ménadisme, rites de possession, culte de la terre-mère etc.) En réalité, les danses des campagnes disparaissent et ces nouvelles formes d’invasion
culturelle donnent le coup de grâce à la tradition choréique rurale et s’y substituent.
Nous proposons ci-dessous une biographie essentielle sur l’argument :
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VOICI QUELQUES RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUES SUR
LA TARANTELLE (ET LE TARANTISME)
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Dizionario Enciclopedico della Musica e dei musicisti. Il lessico, Torino, UTET, 1983, voce "Tarantella", pp. 491-496.
COMPACT DISC MUSICAUX DE LA COLLECTION "ETHNICA"
(avec musiques originales traditionnelles et livret annexe de pages 20-36)
- La zampogna lucana, (a cura di G. M. Gala) collana "Ethnica", TA001, Firenze, Taranta 1990.
- Organetto e tarantelle, (a cura di G. M. Gala) collana "Ethnica TA002, Firenze, Taranta, 1991.
- L'arpa di Viggiano, (a cura di G. M. Gala) collana "Ethnica TA003, Firenze, Taranta, 1991.
- Feste e tamburi, (a cura di G. M. Gala) collana "Ethnica TA014, Firenze, Taranta, 1999.
- Tarantelle e maschere, (a cura di G. M. Gala) TA018, collana "Ethnica", Taranta, Firenze 1999.
- Suoni di canto. Canti e balli tradizionali in Irpinia, (a cura di G. M. Gala e T. Miniati) collana "Ethnica", TA019, Taranta, Firenze
1999.
- La tarantella del Gargano, (a cura di G. M. Gala) collana "Ethnica", TA021, Taranta, Firenze 2000.-
- Tomma Tommë, (a cura di Massimiliano Morabito), collana "Ethnica", TA024, Taranta, Firenze 2004.
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Vu l’étendue du sujet nous pensons qu’ internet n’est pas le lieu approprié pour les approfondissements sur les arguments ethno-choréiques et que,
seuls la seule recherche sur le terrain, le livre et un bon documentaire vidéo peuvent être proposés. Nous avons donc pensé - en insistant sur une méthodologie rigoureuse
d’approche à la danse - offrir des points de départ pour un approfondissement sur les danses, au moins au niveau bibliographique. Nos archives possèdent la plus grande collection
de films vidéo, livres, documents et photographies existants sur la tarentelle (voir la page ADE),il est possible de prendre vision de ce matériel uniquement au siège et sur
rendez-vous. De nombreux étudiants et universitaires s’adressent à notre Association pour thèses et études monographiques. Malheureusement, étant une Association basée sur le
bénévolat, il faut un peu de patience et attendre que nos chercheurs soient disponibles. Par courriel, on nous pose de nombreuses questions sur les danses traditionnelles mais
nous n’avons pas toujours le temps de répondre à tous, nous prions donc ceux qui ont un intérêt superficiel sur l’argument de consulter les textes conseillés.
Nous sommes disponibles pour effectuer des recherches ethnographiques et préparer des publications scientifiques sur commission.
Manuels généraux de culture populaire
LEYDI Roberto, Canti popolari italiani, Milano, Mondadori, 1976
LEYDI Roberto, L’altra musica, Giunti Ricordi, 1991.
PIANTA Bruno, Cultura popolare, Milano, Garzanti, 1982.
TOSCHI Paolo, Le origini del teatro italiano, Torino, Boringheri, 1979.
© Copyright Associazione Taranta, 1999-2009
© TARANTA 1999-2007
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