Frédéric Bosqué est un chef d’entreprise de 48 ans à la tête de la coopérative Atelier 82, employant cinquante salariés. Homme d’engagements, il débutera le 4 août 2013 un tour de France
Frédéric Bosqué fait partie de ces hommes capables de capter en un instant l’attention de son interlocuteur. Orateur dans l’âme, celui-ci parvient à faire vivre ses idées au-delà de leurs simples résonances et d’animer les débats avec passion.
Dimanche, date anniversaire de la fin des privilèges de 1789, il entreprendra le premier kilomètre des 4000 qui le conduiront à faire un tour de France de 40 jours en vélo électrique.
«Mon but est de promouvoir au près de toutes les parties prenantes de la société, citoyens, entrepreneurs, responsables associatifs et élus, la signature de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) en faveur d’un revenu de base inconditionnel pour tous les citoyens européens...»
Il achèvera son périple le 11 septembre , date anniversaire de l’attentat contre les Twin Towers…
L’engagement, Frédéric Bosqué le cultive depuis toujours. Dans sa jeunesse, alors que le Montalbanais se prédestinait à la restauration, il prit un tout autre virage en intégrant l’école de commerce de Toulouse où il y apprit la gestion et la création d’entreprise. Sujets qui l’ont pour le moins inspiré…
Dans les années 90, Frédéric Bosqué crée sa première entreprise dans le domaine de l’audio visuel. En avançant avec son temps, il s’est ensuite dirigé vers le multimédia, puis finalement vers internet en fondant une nouvelle entreprise dont l’avenir va le pousser à prendre deux importantes décisions dans sa vie.
À l’aube du nouveau millénaire, le chef d’entreprise dut faire face à un dépôt de bilan. En cause : les aléas de la spéculation financière. Suite à cela, il se fit deux promesses : «Je ne marcherai plus dans l’économie classique. À quoi ça sert de créer de la valeur si on peut la détruire aussi facilement. Deuxième chose, je souhaite comprendre pour quelles raisons y a-t-il autant de dysfonctionnements financiers dans notre système».
Frédéric Bosqué a alors repris une entreprise adaptée, c’est-à-dire agrée par l’Etat pour accueillir des personnes en situation de difficulté professionnelle à cause de leur handicap. Ainsi, cette coopérative nommée Atelier 82 permet aux personnes handicapées de travailler dans divers domaines, tels que les espaces verts, l’aide à la personne ou encore le nettoyage industriel.
En s’engageant dans cette aventure, l’homme a su réunir deux aspects de sa personnalité : son côté entrepreneurial et son côté solidaire.
De plus, outre son activité de chef d’entreprise, Frédéric Bosqué soutient et s’engage de toute sa personne dans le projet déjà bien abouti de la monnaie citoyenne (par exemple, le Sol Violette à Toulouse). Le but étant d’instaurer une monnaie complémentaire visant à satisfaire les nécessités humaines de la ville dans le respect d’un développement économique solidaire.
Parmi ses autres combats, on retrouve celui concernant la volonté d’instaurer un revenu de base inconditionnel destiné à tous les citoyens, motiva&tion qui le pousse donc à enfourcher un vélo électrique pour partir en croisade à travers la France, dimanche...
Enfin, dernier pilier de l’engagement du républicain : rapprocher les centres de consommation des centres de production en mettant en place des circuits courts qui permettraient aux gens de se procurer les produits près de chez eux. Ce réseau de distribution porte ainsi le nom de Katao.
Vous l’avez compris, Frédéric Bosqué est un homme extrêmement engagé et aux opinions bien tranchées, alors qu’on ne lui parle pas d’utopie : «L’utopie n’est pas quelque chose qui est impossible mais un lieu où l’on ne s’est jamais rendu. Donc oui peut-être que ce sont des projets utopistes, mais bon nombre d’utopies sont devenues des réalités».
La crise économique, qu’il préfère qualifier de «crise financière», est un sujet qui le touche au plus profond de lui-même. Pas tant du point de vue de sa propre activité puisqu’Atelier 82 concerne des secteurs de métiers dont le besoin est clair, mais davantage concernant la crise dans sa globalité. Selon lui, nous serions entrés dans une spirale à la baisse qui serait en train de nous tuer, dont les solutions se situeraient, entres autres, dans ses quatre engagements.
Ses paroles sont pourtant sereines et assurées. Pas étonnant, cet humaniste de nature est aussi coach en gestion d’émotion. Cela, dans le but de réguler son stress, savoir se recentrer sur soi-même, «revenir dans l’instant présent». Ainsi, il lui arrive de passer ses vacances dans un monastère bouddhiste au cœur des Alpes. Le professeur redevient donc élève en travaillant son silence intérieur à l’air pur de la montagne.
Frédéric Bosqué est un homme sage mais pas encore un homme accompli. Il est clair que son activité professionnelle le comble, c’est une véritable source d’épanouissement pour lui. C’est sa vie, son œuvre, les jours de semaine, le week end. Bien sûr tout est encore loin d’être parfait : «Je n’ai pas encore compris le mystère de la vie et tant que l’être humain continuera à ne pas pouvoir saisir le chemin de son propre bonheur, je me sentirai malheureux».
Et sa vie personnelle dans tout ça ? Alors que ses amis le surnomment parfois «le moine laïque», lui-même nous dit tout en souriant que sa femme, c’est Marianne. Le mot regret ne fait pas partiedu vocabulaire de ce philosophe du concret, mais il est évident que trouver celle qui saurait partager sa vie tout en respectant ses engagements, lui donnerait du baume au cœur. Donner implique aussi recevoir. Encore faut-il en prendre conscience. Finalement, Frédéric Bosqué s’engage corps et âme auprès de la communauté, mais très peu pour lui-même. Est-ce dont cela, le destin des grands hommes ?
1964
Le 17 novembre : «Ma première inspiration».
1986
Le 21 juin : «Une expérience, une rencontre, un destin».
2000
Le 1er janvier : «La plus belle illusion de ma vie».
2011
Le 4août : «la naissance de mon premier enfant, mon premier bouquin «Alternatives humanistes, ensemble vers l’autonomie».
2013
Le 3 mars : «la constituante du Mouvement Français pour un revenu de base inconditionnel pour tous les citoyens européens».
«Avalon»
«C’est un lieu en pleine montagne où j’aime venir me ressourcer dans le silence des grands espaces.»
«Le contrat social»
De Jean-Jacques Rousseau.
«300 ans avant notre époque, cet homme décrit ce que nous vivons aujourd'hui.»
«Tiramisu»
«Un des meilleurs est celui de la femme à un ami dont je tairais le non pour ne pas qu’elle rougisse.»
«Muse»
«Incroyable groupe ! Quand j’écris, c’est souvent sur leurs musiques… Avec Bach, elles m’inspirent vraiment !»
1> Dans les bureaux d’Atelier 82. Frédéric Bosqué et son équipe dont la co-gérante, Anaïs Dreyfus. Les responsables de production: Marie-Pierre Gueny, Olivier Fillol et Maxime Jassin.
2>Katao. Pendant la distribution
3,4,5> Réunion mensuelle. Pour la distribution des provisions dans le cadre de Katao.
«Un triangle éternel : À droite la liberté, à gauche l’égalité et au sommet, ce qui les réunit à jamais : la fraternité !»
Le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise (CJD) est la plus ancienne instance patronale de France. Le CJD compte aujourd’hui plus de 4 000 chefs d’entreprise et cadres en France qui se forment au métier de «dirigeant-entrepreneur», soucieux de rendre leur entreprise à la fois plus humaine et plus compétitive. Mouvement indépendant et en expérimentation constante, le CJD a toujours alimenté les réflexions et influencé les décisions économiques, politiques et sociales françaises.
Le CJD croit que la performance de l’entreprise ne doit pas être considérée sous son seul aspect économique, mais doit être aussi abordée sous ses aspects social, sociétal et environnemental : c’est la Performance Globale©.
Le CJD est présent dans 12 pays du Monde. À ce jour, plus de 75 000 chefs d’entreprises toujours en activité sont passés par le CJD.
Site web : www.cjd.net
Frédéric Bosqué à Genève le 27 mars 2013